mercredi 14 décembre 2016

Fernando Pessoa

Rêverie, entre Cascais et Lisbonne. Je suis allé payer à Cascais un impôt quelconque de mon patron Vasquès, pour une maison qu'il possède à Estoril. J'ai savouré à l'avance le plaisir de m'y rendre, une heure à l'aller, une heure au retour, et de contempler les aspects toujours renouvelés du grand fleuve et de son embouchure océane. En fait, durant l'aller, je me suis plongé dans des réflexions abstraites, voyant sans les voir les paysages aquatiques que je me réjouissais d'aller contempler, et au retour je me suis plongé dans la fixation de ces impressions. Je serais bien incapable de décrire le plus petit détail de ce voyage, le plus petit morceau de sa réalité visible. J'y ai gagné ces quelques lignes, par oubli et par esprit de contradiction. Je ne sais si cela est meilleur ou pire que le contraire, dont je ne sais pas non plus ce qu'il peut être.
Le train ralentit, entre en gare au Cais do Sodré. Je suis parvenu à Lisbonne sans parvenir à aucune conclusion

Fernando Pessoa
Le Livre de l'Intranquillité, 16 
    

1 commentaire:

  1. salut charly!
    te v'la tout seul,c'est ingrats la jeunesse!
    noit pas ta saudade trop fort.ont pense a toi tient nous au courants de tes peripeties ,ont a eu la surprise d'etre bordee par robin hier au soir le 21é siecle est surprenant!!

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